Comprendre et utiliser la vitesse d’obturation ?
La vitesse d’obturation ou temps de pose, c’est le temps pendant lequel la lumière arrive sur le capteur elle s’exprime généralement en fraction de seconde ou en secondes (parfois en minutes, si vous faites des photos de nuit par exemple).
C’est aussi l’un des paramètres du triangle d’exposition : la combinaison des trois paramètres (sensibilité ISO, ouverture et vitesse) va vous permettre d’obtenir une photo bien exposée.
Mais, comment choisir la vitesse d’obturation ?
1) La vitesse d’obturation comme variable d’ajustement
Vous allez photographier un paysage, vous voulez donc obtenir une profondeur de champ maximale et une excellente définition des détails :
– Pour une profondeur de champ maximale, vous allez fermer le diaphragme au moins à f/16 et peut-être même réduire l’ouverture jusqu’à f/22 ou f/29. À ces niveaux d’ouvertures, il n’arrivera que peu de lumière, mais la zone de netteté (profondeur de champ) sera maximale.
– En ce qui concerne la bonne définition des détails, vous pouvez compenser le faible flux de lumière passant par la petite ouverture du diaphragme en augmentant la sensibilité ISO. Mais ce n’est pas la solution, car, dans ce cas, le capteur perdrait en définition et du bruit numérique (points aléatoires) apparaîtrait. Vous allez donc régler la sensibilité à un niveau faible, de 50 à 200 ISO, pour conserver une bonne qualité d’image.
Mais voilà, vous êtes obligé de choisir une petite ouverture (f/nombre élevé) et une faible sensibilité ISO, et vous voulez une photo bien exposée…
Vous ne pouvez plus jouer que sur la vitesse d’obturation et l’allonger jusqu’à obtenir une bonne exposition : est-ce problématique si vous avez besoin d’une pose longue, jusqu’à plusieurs secondes en fonction de la lumière ambiante ?
En principe, un paysage ne bouge pas. S’il bouge (et que vous n’avez pas consommé de produits prohibés), il s’agit, soit d’un tremblement de terre, soit d’un glissement de terrain : prendre une photo n’est peut-être pas l’action la plus urgente à effectuer…
Pour prendre la photo, le temps de pose est imposé par les deux autres paramètres.
Si vous ne pouvez pas la prendre en tenant votre appareil à la main, mettez le sur un trépied (sans activer le stabilisateur) et déclenchez.
2) La vitesse d’obturation comme choix de photographe
Pour figer le mouvement
Vous voulez photographier des enfants : qu’ils jouent ou pas, il-y-a de fortes chances qu’ils fassent des mouvements rapides et inattendus, ne serait-ce que bouger la tête.
Vous voulez une photo d’un athlète en action, d’une course automobile, de motos…
Vous allez devoir choisir un temps de pose très court si vous voulez que votre sujet soit net.
L’ordre d’idée sera d’1/250 de seconde, voire plus bref : faites des tests pour voir ce que vous préférez, ou ce qui est possible en fonction des autres paramètres (ISO, diaphragme et luminosité).
Un des gros avantages de la photo numérique, c’est que des essais ne coûtent rien, sinon un peu de temps.
Pour souligner l’idée de mouvement
Lors d’une course de voitures, vous voulez vraiment donner une sensation de vitesse : vous pouvez faire un filé. Vous allez sélectionner une vitesse d’obturation qui ne figera pas l’action, mais pas trop lente (aux environs d’1/50 de seconde), à tester en fonction de la vitesse des voitures et de votre habileté à les suivre dans le viseur. Lorsque la voiture passera devant vous, vous allez la suivre en essayant de la garder à la même place dans le viseur et déclencher pendant ce temps (vous pouvez vous entraîner lors d’une course cycliste pour voir le principe).
Sur la photo, l’objet que vous suivez doit être net et le fond flou avec les traînées horizontales.
Vous pouvez aussi obtenir un effet d’écume en photographiant une cascade ou un jet d’eau.
Une affaire de goût, de sensibilité
Les trois photos suivantes ont été prises à trois vitesses d’obturation différentes, de la première à la troisième :
À 1/10, 1/50 et 1/500 de seconde.
Vous constaterez que l’effet d’écume est évident sur les jets de la première, c’est moins évident sur la seconde et l’on commence à voir des gouttes d’eau, quand à la troisième, les gouttes sont figées.
Quel effet préférez-vous ?
Personnellement, j’aime bien l’effet de la première, mais vous avez le droit de ne pas être en accord avec moi.
Conclusion
Vous devez tout d’abord réfléchir à ce que vous voulez montrer ou suggérer.
Dans un deuxième temps, faites des essais à différentes vitesses pour voir les résultats et notez les conditions de prises de vues.
Et amusez-vous, la photo amateur est et doit rester un plaisir, les photos doivent nous plaire (à nos proches aussi), c’est leur seul but.