La faible lumière :
Il s’agit d’une lumière ne permettant pas de faire des photos en ayant à la fois une grande profondeur de champ, une vitesse d’obturation élevée et une faible sensibilité ISO.
Il faudra choisir ce que vous voulez privilégier.
Exemple de photo prise en faible lumière (et ratée) :
Cette photo fait partie d’une série prise dans une maison en rénovation. Cette série réalisée sans éclairage d’appoint a juste servi à conserver une trace de l’évolution des travaux.
Paramètres de prise de vue : priorité à l’ouverture, focale = 24mm, diaphragme = f/5.6, ISO = 1000 et vitesse (choisie par l’appareil = 1/500sec.).
Au moment de l’affichage de la photo, j’ai constaté un problème : manque d’attention sur positionnement du capteur pour l’exposition. Je l’ai néanmoins conservée, elle me sert d’exemple…
Peut-on sauver une photo sous exposée ? Oui, mais dans une certaine limite tout de même : il vaut mieux faire attention au moment de la prise de vue.
Il n’est pas évident de réussir des photos avec de forts contrastes (il existe des solutions lors de la prise de vue), dans le cas présent, la photo est devenue lisible en ne modifiant que l’exposition avec un logiciel de post traitement. L’exposition a été augmentée de 6,5 stops.
Rappel : un stop correspond à une modification de réglage qui laissera passer le double ou la moitié de la lumière.
Par exemple, passer d’une ouverture f/5.6 à f/8, laissera passer 2 fois moins de lumière, de f/8 à f/11 laissera également passer 2 fois moins de lumière. Donc « attention » passer de f/5.6 à f/11 laissera passer 4 fois moins de lumière. Si vous passez de f/5.6 à f/16, il passera 8 fois moins de lumière.
La progression d’un stop entre deux ouvertures correspond à 2 fois moins de lumière dans la série suivante :
f/1, f/1.4, f/2, f/2.8, f/4, f/5.6, f/8, f/11, f/16, f/22, f/32.
Si vous partez de f/32, pour arriver à f/1, ce sera le contraire, à chaque étape, vous laisserez entrer 2 fois plus de lumière.
Attention, f/1 laissera passer 1024 fois plus de lumière que f/32 (10 stops => 210 = 1.024).
Pour les temps de poses, la progression suivra le même principe (1 stop entre chaque valeur) :
1/4000, 1/2000, 1/1000, 1/500, 1/250, 1/125, …
1/2000 laissera passer 2 fois plus de lumière que 1/4000.
Notez que dans ce cas, la lumière passant est proportionnelle au temps de pose (attention : un temps de pose de 1/2000 de seconde est deux fois plus long que 1/4000).
Le même raisonnement est applicable pour les ISO : un réglage à 200 ISO nécessitera 2 fois plus de lumière qu’un réglage à 400 ISO.
Là aussi, la lumière nécessaire est proportionnelle (mais à 1/nombre d’ISO).
Faible lumière, sujet immobile : l’intérieur d’un bâtiment.
Je voulais voir la décoration faite pas un graphiste de rue, à l’intérieur d’une l’église : agréablement surpris…
L’intérieur d’une église est en principe plutôt sombre, la question était donc de savoir ce que je voulais :
– Une grande profondeur de champ (faible ouverture).
– Une photo détaillée, piquée (bas ISO).
Donc : au moins f/8, et au plus 200 ISO.
Réglages :
– focale 24mm
– priorité à l’ouverture, f/8.
– valeur ISO imposée, 200.
– mesure matricielle.
Un bâtiment ne bougeant pas (sauf gros problème), le temps était sans importance et l’appareil (son logiciel interne ou firmware) a décidé : 1/2 seconde la photo a été prise avec l’appareil sur trépied.
Faible lumière, sujet qui bouge : sous un chapiteau.
Un spectacle de cirque proposé par des amateurs : sous un chapiteau, il-y-a un peu de lumière naturelle avec des lumières artificielle très changeantes, de plus les artistes bougent.
Les impératifs à maîtriser :
– Les lumières changeantes en intensité et en t° de couleur.
– Les acteurs qui bougent, mais heureusement pas trop rapidement (la plupart du temps).
– La profondeur de champ.
– La netteté de l’image son piqué.
Donc :
– pour la lumière, mesure matricielle et balance des blancs automatique.
– Autofocus en suivi permanent, bien que les artistes se déplacent peu.
– Profondeur de champ non critique, valeur choisie f/5.
– Pour figer le mouvement 1/80 de sec. était nécessaire et suffisant.
– La netteté sera bonne si la vitesse d’obturation est bonne (flou dû au mouvement).
– Le piqué compte, mais il vaut mieux perdre un peu en piqué que d’avoir une photo floue : la valeur ISO de chaque photo sera calculée par l’appareil.
Problème : que choisir, priorité à l’ouverture ou priorité à la vitesse d’obturation ?
Impossible d’en choisir un, donc les photos seront faites en mode manuel (M).
– Ouverture à f/5 imposée.
– Vitesse 1/80 sec. imposée.
– Valeur ISO gérée par l’appareil comme variable d’ajustement.
La photo ci-dessous a été prise à 3600 ISO.
En résumé :
En faible lumière, vous ne pouvez pas tout avoir : une grande profondeur de champ, figer le mouvement et le meilleur piqué.
La première chose à faire, c’est définir vos priorités.
Puis faire des compromis en prenant comme variable d’ajustement la valeur la moins critique pour votre photo.