Que sont les modes des appareils numériques ?
Les modes permettent aux photographes de contrôler les paramètres lors de la prise de vue :
– Vitesse
– Ouverture
– ISO
Quelques modes peuvent tout régler en automatique, d’autres laissent une plus ou moins grande liberté de choix au photographe.
Mais ces modes n’ont pas toujours existé, il fallait à l’époque tout régler soi-même, la vitesse, l’ouverture, quand à l’ISO, il n’était possible de le changer qu’en changeant de pellicule.
Aujourd’hui, la plupart des appareils photo numériques sont équipés de ces types de modes de prise de vue qui sont utilisés dans différentes situations.
Ces modes permettent de prendre des photos en laissant l’appareil se charger de tous les réglages d’exposition, mais aussi d’étapes intermédiaires allant jusqu’au contrôle total du photographe sur les paramètres de la prise de vue.
Les différents modes
Voici les quatre modes photo que l’on trouve généralement sur les boîtiers aujourd’hui :
– Le mode P : Auto programmé
– Le mode S : Priorité à la vitesse
– Le mode A : Priorité à l’ouverture
– Le mode M : Manuel
Molette du Nikon D610
1) Mode P : Auto Programmé
Avec ce mode, l’appareil choisit un couple ouverture/vitesse, en fonction de la lumière traversant l’objectif, en tenant compte de la valeur ISO sélectionnée.
Si vous pointez votre appareil vers une zone sombre, il ouvrira davantage le diaphragme, tout en diminuant la vitesse afin de laisser plus de lumière.
Si, au contraire, vous visez une zone lumineuse, il fermera le diaphragme, tout en augmentant la vitesse.
Mais l’appareil ne peut pas deviner vos intentions : voulez-vous obtenir un joli Bokeh (flou d’arrière plan), figer un mouvement, obtenir une importante profondeur de champ…
Sur un Nikon, tournez la molette arrière dans un sens, puis dans l’autre et vous verrez le couple ouverture/vitesse changer, mais en gardant toujours la même exposition (quantité de lumière sur le capteur).
– Si vous voulez moins de profondeur de champ (portrait par exemple) ou une vitesse d’obturation plus élevée pour figer le mouvement, tournez la molette arrière vers la droite cela va augmenter l’ouverture (chiffre plus faible), donc augmenter dans les mêmes proportions la vitesse d’obturation.
– Si vous voulez une grande de profondeur de champ (paysage par exemple) ou une vitesse d’obturation plus faible pour mettre un mouvement en évidence, tournez la molette arrière vers la gauche cela va diminuer l’ouverture (chiffre plus élevé), donc diminuer dans les mêmes proportions la vitesse d’obturation augmenter le temps de pose.
Attention : la position de la molette et les sens indiqués peuvent varier selon la marque et le modèle de votre appareil.
Si les couples ouverture/vitesse proposés par votre appareil ne vous conviennent pas car la lumière disponible est trop faible, vous pouvez augmenter la sensibilité ISO du capteur.
Trop de lumière est une situation plus rare (votre appareil doit aller jusqu’à 1/4.000ème de seconde, voire plus), vous pouvez diminuer la sensibilité ISO de votre capteur. Le problème est qu’en principe, la sensibilité ISO est généralement déjà réglée basse pour obtenir la meilleure qualité d’image.
Est-ce un mode utile ?
À mon avis, oui au début, car il vous donnera une bonne notion des couples ouverture/vitesse.
Cependant, il me semble indispensable que vous preniez l’habitude de choisir vous-même l’ouverture ou la vitesse en fonction de ce que vous voulez montrer ou suggérer (dans d’autres modes, l’appareil calculera lui même l’autre facteur correspondant).
2) Mode S (ou Tv) : Priorité à la vitesse
Avec ce mode, c’est vous qui réglez la vitesse d’obturation et l’appareil va lui-même choisir l’ouverture nécessaire à une bonne exposition en fonction de la lumière arrivant sur le capteur.
Vous allez sélectionner ce mode lorsque vous voudrez figer un mouvement, ou au contraire obtenir un flou suggérant un mouvement.
– Si la luminosité ambiante est trop forte, l’appareil diminuera l’ouverture (nombre plus élevé) jusqu’à ne laisser passer que la quantité de lumière nécessaire à une bonne exposition.
– S’il n’y a pas assez de lumière, l’appareil agrandira l’ouverture (nombre plus faible) jusqu’à ce que la lumière arrivant sur le capteur soit suffisante pour une bonne exposition.
En mode priorité à la vitesse, la vitesse que vous avez sélectionnée reste imposée à l’appareil, donc invariable quelque soit la luminosité : c’est l’appareil qui va ouvrir ou fermer l’ouverture.
Le problème, c’est que vous ne maîtrisez absolument pas la profondeur de champ.
Un autre souci, c’est que la variation d’ouverture du diaphragme a des limites : si vous imposez une vitesse d’obturation très brève et qu’il ne peut pas assez s’ouvrir pour laisser passer assez de lumière, vous obtiendrez des photos sous-exposées, mais si le temps de pose choisi est très long et qu’il ne peut pas assez se fermer pour limiter le surplus de lumière, vos photos seront surexposées.
En résumé, ce n’est pas mon mode favori.
3) Mode A (ou Av) : Priorité à l’ouverture
Avec ce mode, c’est vous qui réglez l’ouverture et l’appareil va lui-même choisir la vitesse nécessaire à une bonne exposition en fonction de la lumière arrivant sur le capteur.
Vous allez sélectionner ce mode lorsque vous voudrez maîtriser la profondeur de champ, maximale si vous choisissez une petite ouverture de diaphragme (nombre important), ou au contraire obtenir un arrière plan flou, pour isoler votre sujet.
– Si la luminosité ambiante très forte, l’appareil diminuera le temps de pose.
– Si la luminosité ambiante très faible, l’appareil augmentera le temps de pose.
Avec ce mode, le risque de photos sur ou sous-exposées est très faible car votre appareil doit avoir (au moins) des temps de pose (en automatique) variant de 30 secondes à 1/4.000ème de seconde.
Cette grande plage de temps d’exposition permet de gérer presque toutes les situations.
Et en plus, vous pouvez modifier la sensibilité ISO de votre capteur…
Vous avez compris que c’est ce mode que j’utilise le plus.
4) Mode M : Manuel
Sauf erreur de ma part, c’était le seul mode disponible sur les appareils photo avant le milieu des années 70.
Comme son nom l’indique, tous les réglages se font en manuel : vous décidez de l’ouverture, du temps de pose, de la sensibilité ISO du capteur : ce n’est pas le mode le plus pratique, mais au moins vous avez le contrôle sur tous les paramètres.
Personnellement, je ne l’utilise que dans des cas très précis :
– Si des photos doivent être accolées pour former une image unique plus grande, il est souhaitable qu’elles soient prises avec les mêmes paramètres (dans un temps réduit à cause du changement de luminosité).
– Pour des photos nécessitant des temps de pose très longs (ne pas oublier le trépied), avec très peu de lumière, en principe la nuit.
– Lors d’éclairages particuliers où les automatismes ne donneront pas un résultat satisfaisant (traduction : pas à mon goût).
Où sélectionner le mode ?
Sur la plupart des appareils, le sélecteur de mode se présente sous forme d’un disque rotatif situé sur le haut de l’appareil. Sur le Nikon D610 (le premier), ce disque est sur la gauche, sur le second, un D5000 de la même marque, il est à droite, et sur le D780 présent en tête d’article, il est aussi à gauche.
Ne le cherchez pas sur un appareil professionnel, il est souvent absent.
Qu’en est-il de l’ISO ?
Généralement, les modes ci-dessus ne changent pas le réglage ISO, si vous voulez le changer (faible lumière par exemple), il va falloir le faire vous-même, manuellement. Comme pendant une prise de vues, les conditions d’éclairage ne changent pas continuellement, ce n’est pas un gros problème.
Et les autres modes ?
Le mode Auto : Là, vous ne maîtrisez absolument rien, l’appareil n’en fait qu’à sa tête.
Les résultats peuvent ne pas être mauvais si vous n’avez pas d’attentes particulières en conditions standard.
Son utilisation est tolérable si vous ne l’utilisez que lors de vos premières sorties avec votre nouvel appareil (je l’ai moi-même fait : c’était mon premier appareil photo numérique évolué, mais ne le répétez pas…).
Les modes scènes : presque tous les appareils ont une série de situations préprogrammées, portraits, paysages, enfants, sport, etc…
Vous pouvez les essayer, les résultats sont généralement bons, mais il ne s’agit que de combinaisons des modes PSAM et, éventuellement de réglages spécifiques à votre boîtier.
N’en prenez pas l’habitude car ils vous empêcheront de progresser et, si vous changez d’appareil, vous n’aurez probablement pas les mêmes ayant des caractéristiques identiques.
De plus, si un jour vous avez un modèle professionnel, ces modes scène seront absents…
En conclusion :
Sortez et testez les modes PSAM en réfléchissant à ce que vous voulez faire, montrer ou suggérer.
Et lisez le manuel de votre appareil photo. Personnellement je lis le mien au fur et à mesure de mes besoins ou idées (368 pages qui ne se lisent pas comme un roman).
Bon courage.